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Isabelle Marchand

Vos livres sont-ils en librairie?

C'est une question fréquemment posée aux éditeurs lors des salons et festivals du livre.

Eh bien c'est un sujet délicat...

Les grandes maisons d'édition ont un diffuseur-distributeur avec une équipe de commerciaux et tout un circuit de distribution dédié. La plupart des éditeurs ayant pignon sur rue pratiquent même "les offices", c'est-à-dire l'envoi systématique de leurs nouveautés aux libraires qui ne peuvent s'y opposer.

Prendre un diffuseur-distributeur est un choix qui ne se fait pas à la légère. S'il est très connu (et efficace), il sera d'autant plus sélectif, et les petits éditeurs auront fort peu de chances d'être admis. S'ils sont acceptés, ils s'embar­quent dans une aventure à haut risque. Le diffuseur-distributeur déduira une commission pouvant dépasser 70% du chiffre d'affaires (!), auxquels s'ajoutent des frais de stockage pour tous les livres non encore vendus au bout de 6 mois, des frais de retour ou de mise au pilon. sans compter que chaque titre doit être tiré à au moins 3000 exemplaires_ on comprend que le petit éditeur hésite, d'autant qu'il a entendu tant d'histoires de collègues tentés de jouer dans la cour des grands et finalement ruinés.

Les quelques milliers de "petits éditeurs" français préfèrent donc faire sans, la plupart du temps. La seule façon qu'ils ont donc de se faire connaître est de participer à un maximum de salons et festivals du livre, de jouer le jeu des réseaux sociaux et d'encourager leurs auteurs à faire des séances de dédicaces en librairie. Bien sûr, tous leurs livres sont référencés dans les bases de données libraires, ce qui permet au public de les commander dans la librairie de leur choix.

Parfois même, les éditeurs nouent des partenariats avec certains libraires de leur région et peuvent ainsi se faire connaître localement. mais, si certains de ces relations éditeur libraire sont amicales et fructueuses, d'autres tournent court à moyen terme. En effet, certains libraires refusent de prendre des risques et n'acceptent les livres qu'en dépôt-vente, ce qui peut rebuter l'éditeur. D'autres libraires mettent fin à la collaboration dès lors que le responsable du rayon concerné, qui connaissait vos livres et les défendait bien, est affecté à un autre rayon on quitte la librairie. Certains encore, bien que les livres se soient vendus, ne souhaitent pas en reprendre car il est plus facile de vendre des bestsellers ou des livres faisant l'objet de publicités intenses qu'un livre inconnu qu'il faut alors défendre (si possible en l'ayant lu...).


Ainsi, lorsque qu'un éditeur repond à la fameuse question "où peut-on trouver vos livres ensuite ?", il explique qu'il a un site de vente en ligne mais que les livres peuvent aussi être commandés en libraire.

Là, deux réactions sont possibles. Certains lecteurs s'offusquent qu'on puisse leur proposer d'acheter en ligne alors qu'il faut "sauver les libraires indépendantes". Mais, d'une part, le petit éditeur qui souhaite vendre en direct pour gagner un peu plus n'est pas Amazon et, d'autre part, le public croit souvent que" petit libraire/petit éditeur, même combat".

Mais non, le petit libraire fonctionne comme l'immense librairie et ne travaille la plupart du temps qu'avec les grandes maisons d'édition.

D'autres lecteurs comprennent que l'éditeur, tel le producteur local de fruits et légumes, souhaite vendre directement ses produits, au moins une partie. Laisser 30 on 35% à un libraire qui n'a pas fait de commercial mais s'est contenté de transmettre une commande, ça grève le budget ! Ne parlons pas du prix du timbre, un scandale qui fera l'objet d'un autre article...


I.Marchand



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